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L’ouvrage de Cécile Léon sur le château médiéval de Saint-Germain-en-Laye, entre Louis VI le Gros et Charles V le Sage, du XIIe au XIVe siècle, contribue à faire connaître l’essentiel du Moyen Age dans notre cité. Toutes les sources écrites à la disposition de l’historien ont été vérifiées de façon exhaustive et sont citées en annexe par le menu, avec la liste chronologique des séjours royaux. La bibliographie complète, indispensable pour tout chercheur, est remarquable ; l’étude architecturale, approfondie. Cette thèse réapprovisionne la riche historiographie du château saint-germanois ; elle s’appuie immanquablement sur les travaux érudits du XIXe siècle, mais elle fait son miel également des meilleures recherches récentes d’histoire comparée des résidences royales, tant en France qu’à l’étranger. Quant à l’évolution architecturale, proprement dite, elle est analysée grâce à l’exploitation d’un ample fonds iconographique et, surtout, en raison du relevé pierre par pierre de la cave voûtée sous la cour et de la salle basse de la grosse tour. Ce relevé a conduit à des représentations en ‘‘3D’’. À travers une argumentation claire et méthodique, l’auteur développe l’importance de cette résidence des rois de France : une des plus fréquentées en Ile-de-France. Le séjour royal, ici, fait jeu égal, voire est supérieur en nombre d’actes sous un règne -celui de Saint-Louis par exemple-, à ceux de Compiègne, Vincennes ou Fontainebleau. Cette attraction royale du château est encore plus éclatante sur le temps long des trois siècles XIIe-XIVe siècle, avec notamment le nouveau « chastel » -le mot apparaît en 1369- de Charles V fortifié et ses résidences aux alentours (Montjoie, Retz, Saint-Gemmes, Les Loges). La primauté royale et sacrée de Saint-Germain-en-Laye, grâce à ce travail d’archéologue et d’historienne, ne peut plus être sous-estimée, si elle l’a été un jour. La démonstration scientifique est faite : un ordre de faits supérieurs à l’ordinaire s’est déroulé à Saint-Germain-en-Laye dès le Moyen Age. Osons alors clairement écrire cette vérité : la grande histoire de Saint-Germain-en-Laye ne commence pas au XVIe siècle, mais au siècle de Saint Louis, dès le XIIIe siècle.

François Boulet
Président des Amis du Vieux Saint-Germain

256 pages, 21x27, dos carré cousu collé
111 illustrations en noir et blanc
dont 18 en ‘‘3D’’

45€